Une société du secteur textile-habillement et cuir demande à l’administration fiscale le remboursement d’un crédit d’impôt collection. Mais parce que la société n’a pas participé directement à la fabrication ou à la transformation des vêtements, l’administration lui indique qu’elle n’a pas le droit à ce crédit d’impôt. Ce refus est toutefois contraire à la réalité, selon la société, qui entend le prouver avec…son code NAF !

 

Pour rappel, le crédit d’impôt recherche (CIR) est un dispositif fiscal incitant les entreprises à investir dans la recherche et l’innovation. Dans le cadre de ce dispositif, une catégorie particulière est destinée au secteur du textile-habillement et cuir : le crédit impôt collection.

Le crédit d’impôt collection est réservé aux entreprises exerçant une activité industrielle : pour en bénéficier, il faut donc exercer une activité qui concourt directement à la fabrication ou à la transformation des produits et pour laquelle les moyens techniques, les matériels et l’outillage jouent un rôle primordial.

Récemment, une société du secteur textile-habillement et cuir a demandé un remboursement du crédit d’impôt collection auquel elle estime avoir droit. Mais elle se heurte à un refus de l’administration fiscale, qui estime que la société ne remplit pas les conditions d’éligibilité.

Selon l’administration, la société ne justifie pas de dépenses entrant dans le champ d’application du crédit d’impôt collection.

Certes, la société a établi des dessins et modèles des vêtements et a choisi leurs tissus, mais elle a sous-traité toute la fabrication à une entreprise installée à l’étranger.

De plus, elle n’a inscrit aucune immobilisation dans son bilan au titre des « installations techniques, matériels et outillages industriels », ce qui est pourtant un critère central.

Enfin, si la société indique avoir quand même fabriqué des prototypes, elle ne donne pas plus de précision.

Pourtant, la société indique être bel et bien une entreprise de fabrication d’articles textiles de prêt-à-porter, comme le prouve son code NAF (nomenclature d’activités française). De plus, si elle a sous-traité la fabrication des vêtements, c’est avec des matières premières achetées par ses soins et sous son contrôle. Ce qui est suffisant selon elle…

À tort, tranche toutefois le juge qui approuve le raisonnement de l’administration. Peu importe que la société ait contrôlé la fabrication des vêtements et assumé la responsabilité de leur commercialisation, elle n’a pas directement participé à leur fabrication ou leur transformation, ce qui l’empêche de demander le remboursement du crédit d’impôt collection. Et ce, malgré son code NAF…

Source : Arrêt de la cour administrative d’appel de Paris du 17/02/2023, no 21PA02676

Crédit d’impôt collection : code NAF contre sous-traitance ! © Copyright WebLex – 2023